Les voitures électriques chinoises trop bon marché ? La Commission européenne ouvre une enquête
Marques de voitures électriques
NIO, XPENG, BYD, Aiways, Hongqi, JAC, MG, Ora et Seres sont autant d’exemples de marques de voitures électriques qui investissent massivement sur le marché européen. La Commission européenne trouve cela inquiétant. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se mord la tête lors d’un discours sur l’état de l’Union 2023.
Son discours est le suivant :
Honorables députés,
De l’éolien à l’acier, des batteries aux véhicules électriques, notre ambition est claire : l’avenir de notre industrie propre doit être « made in Europe ».
Cela montre qu’avec le Green Deal européen, nous restons sur la bonne voie, nous restons ambitieux, nous maintenons notre stratégie de croissance et nous continuons à travailler pour une transition juste et équitable ! Ainsi, les générations futures bénéficieront d’un résultat équitable : vivre sur une planète saine.
Et un parcours équitable pour toutes les personnes concernées, avec un travail décent et la promesse solennelle de ne laisser personne sur le carreau. Il suffit de penser aux emplois manufacturiers et à la compétitivité : un sujet extrêmement brûlant.
Nos entreprises industrielles et technologiques adorent la concurrence. Ils savent que la concurrence mondiale est bénéfique pour les entreprises. Et veiller à ce que de bons emplois soient non seulement créés, mais aussi préservés en Europe.
Une véritable concurrence n’existe toutefois que si elle est équitable. Trop souvent, nos entreprises sont exclues des marchés étrangers ou victimes de comportements prédateurs.
Ils sont souvent concurrencés par des concurrents qui bénéficient de subventions publiques très élevées. Nous n’avons pas oublié comment les pratiques commerciales déloyales de la Chine ont nui à notre industrie des panneaux solaires.
De nombreuses jeunes entreprises ont été évincées du marché par des concurrents chinois fortement subventionnés. Des entreprises pionnières ont fait faillite. Des talents prometteurs sont partis tenter leur chance ailleurs. C’est pourquoi une économie mondiale équitable est si importante, l’impact sur les vies et les moyens de subsistance étant considérable. Des secteurs et des communautés entières en dépendent.
Nous devons donc être clairs sur les risques auxquels nous sommes confrontés. Prenons l’exemple des véhicules électriques. Ce secteur est essentiel pour une économie propre et présente un énorme potentiel en Europe.
Mais les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères. Le prix de ces voitures est maintenu artificiellement bas grâce à d’énormes subventions publiques. Cela fausse notre marché.
Et comme nous ne tolérons pas cela de l’intérieur, nous ne le tolérons pas non plus de l’extérieur. Je peux donc annoncer aujourd’hui que la Commission lance une enquête antisubventions sur les voitures électriques en provenance de Chine. L’Europe est ouverte à la concurrence. Mais il ne s’agit pas d’un « nivellement par le bas ».
Ursula von der Leyen
Discours lapidaire
C’est ce qu’on appelle un discours plein d’entrain. La date d’achèvement de l’enquête antisubventions n’est pas claire à ce stade. Mme Von der Leyen a souligné que l’enquête serait menée de manière amicale. L’Europe exige que les constructeurs automobiles chinois révèlent comment ils obtiennent des voitures à si bas prix. En effet, si les voitures entrent sur le marché avec des subventions préalables, cela est injuste pour les marques européennes, estime la Commission européenne. En d’autres termes, ils sont très préoccupés par le fait que la Chine gagne des parts de marché à un rythme extrêmement rapide dans le domaine des BEV.