Pourquoi le tableau de bord de ce nouveau shooting brake de Renault est orné d’ananas ?
Véritablement durable
Les voitures électriques sont plus propres que les voitures à essence ou diesel, mais elles ne sont pas totalement exemptes d’empreinte. Il faut beaucoup d’énergie pour les construire et un certain nombre de ressources rares sont nécessaires. Mais une fois en marche, elles compensent largement. Surtout si le processus de production devient de plus en plus propre. C’est exactement ce que Renault a voulu étudier, ce qui a donné naissance à l’Emblème. Un modèle d’étude qui montre jusqu’où l’on peut aller si l’on met chaque détail sous la loupe de la durabilité.

5 tonnes de CO₂
Les ingénieurs de Renault se sont vu confier une mission difficile par le siège : l’Emblème devait être produite avec 90 % d’émissions en moins par rapport à une voiture comparable de 2019. En chiffres : de 50 tonnes de CO₂ à seulement 5 tonnes – et ce sur toute sa durée de vie, de la production à la mise au rebut. Ce n’est pas une mince affaire.
Comment s’attaquer à ce problème ? En passant tout en revue – vraiment tout. Non seulement chez Renault, mais aussi chez 20 fournisseurs. De Michelin au fournisseur d’essuie-glaces, tout le monde a dû faire sa part. Et cela a donné lieu à de grandes innovations, telles que :
- Poignées de porte AKWEL: 65 % de matériaux recyclés, 60 % de poids en moins et 88 % d’émissions en moins
- Portes en aluminium Constellium fabriquées à partir de matériaux recyclés
- Revêtement du toit et du tableau de bord en Forvia, à base de lin et de fibres d’ananas.
- Isolation acoustique en Autoneum, à partir de fibres de polyester simples
- Batterie Verkor, avec 72 % d’émissions en moins par rapport aux batteries conventionnelles
- Phares Forvia Hella, avec 50 % d’émissions en moins par rapport aux phares ordinaires
Même les essuie-glaces ont été pris en main. Le fabricant Valeo a mis au point un système composé de pièces imprimées en 3D et d’une buse plus économique, qui permet de réduire les émissions de 60 %. Oui, même le nettoyage de votre pare-brise peut être plus durable de nos jours.

Conception fonctionnelle
L’Emblème est un véhicule agréable et durable, mais il a aussi une allure élégante. Avec ses 4,80 mètres de long, sa ligne de toit basse de 1,52 mètre et ses passages de roues musclés, il ressemble à un mélange de coupé sportif et de break pratique. En d’autres termes : un shooting brake.
Et le design n’est pas là pour faire joli. Chaque ligne et chaque panneau visent à guider l’air le plus harmonieusement possible le long de la carrosserie. Même les jantes sont partiellement étanches. Avec l’aide de la soufflerie de l’écurie Alpine F1, Renault a réussi à atteindre un coefficient de traînée impressionnant de 0,25. Les pneus Michelin réduisent la résistance au roulement et utilisent moins de gomme.

Ananas sur votre tableau de bord
À l’intérieur aussi, l’Emblème fait bonne figure en termes de développement durable. Le tableau de bord et les panneaux de porte sont recouverts de lin normand et, croyez-le ou non, de fibres d’ananas. Les sièges sont recouverts de polyester recyclé tissé. Et non, cela ne ressemble pas à une chaise de jardin en plastique. Au contraire. Vos oreilles aussi sont gâtées. En collaboration avec Jean-Michel Jarre, pionnier français de la musique électronique, Renault a mis au point un système audio doté de 14 haut-parleurs.

Hydrogène
Sous sa belle apparence se cache un groupe motopropulseur à deux sources d’énergie : une batterie de 40 kWh pour les trajets courts et une pile à combustible à hydrogène de 30 kW pour les distances plus longues. Sur le papier, la voiture peut parcourir environ 1 000 kilomètres. Le moteur électrique se trouve sur les roues arrière et n’utilise pas de terres rares. Les cellules de la batterie sont fournies par la société française Verkor, qui produira bientôt également les cellules de l’Alpine A390.
L’Emblème lui-même est – comment pourrait-il en être autrement – construit en France, les trois quarts des fournisseurs se trouvant à moins de 300 kilomètres. Malheureusement, cette voiture conceptuelle ne sera pas produite, mais les connaissances acquises ne disparaissent pas pour autant dans un tiroir. Il y a donc de fortes chances que vous découvriez soudain des buses d’essuie-glace extrêmement efficaces ou une touche de fibre d’ananas dans une future Renault.
Voir aussi Renault Captur (2025) : essai – Encore distinctif ? – AutoRAI TV